Définition
Le mot lombalgie défini simplement une douleur de la région lombaire. C’est-à-dire le bas de la colonne vertébrale.
localisation de la région lombaire
Les lombalgies des grimpeurs sont multiples, tant dans le type de douleur que dans leurs causes.
De la superficie à la profondeur, les différentes structures pouvant générer des lombalgies sont :
· les muscles de la région lombaire, qui peuvent se contracturer, soit à cause de l’effort, soit pour protéger les structures sous-jacentes,
· les ligaments intervertébraux, qui peuvent souffrir d’un étirement prolongé,
· les articulations, qui peuvent être usées on parlera alors d’arthrose,
· les disques intervertébraux, qui peuvent également être usés, écrasés, ou présenter un débord voire une hernie,
· les méninges, enveloppes de la moelle épinière, qui peuvent subir différentes agressions (tensions, pressions).
Hormis les accidents ponctuels dus à des mouvements « tordus » ou à une chute grave avec fracture vertébrale, plusieurs mécanismes peuvent être à l'origine des lombalgies.
- la position prolongée en rétroversion du bassin qui place les structures postérieures en étirement ce qui les prive d’une bonne vascularisation, c'est la position que nous adoptons souvent dans le baudrier comme dans le canapé,
position en rétroversion
- un déséquilibre entre la musculature antérieure (abdominaux principalement) et la musculature postérieure (paravertébraux), avec une prédominance de la première qui favorise l’enroulement du tronc vers l’avant, avec un verrouillage du bassin en rétro version (par le couple ischio-jambier/grands droits abdominaux)
- à l'inverse, le verrouillage de la région lombaire en hyperlordose par la contracture de certains muscles dûe à une sursollicitation (grands dorsaux, psoas, quadriceps), ce qui place les articulations vertébrales postérieures en appui.
position en antéversion :
la bascule du bassin vers l'avant induit l'augmentation de la lordose lombaire
- l'association de tensions antérieures et postérieures provoquant un phénomène de compression de la région lombaire.
compression de la région lombaire par les tensions antérieures et postérieures
L’ensemble de ces facteurs, associé aux chocs subis lors des chutes (en bloc comme en falaise) peut favoriser l’apparition des symptômes douloureux.
Les chutes répétées en bloc, depuis des hauteurs variables, sont loin d'être anodines. A chaque chute, lors de l'impact, le tronc se fléchit brusquement en avant, venant tirer parfois violemment sur l'ensemble des structures, et notament sur les méninges voire sur les racines nerveuses. Ces chocs peuvent provoquer à distance des phénomènes douloureux importants et durables, c'est ce qu'on appelle le "whiplash syndrom" ou "syndrome du coup de fouet".
Prévention
Correction matérielle :
Choisir un baudrier confortable avec une ceinture large.
En bloc, l’utilisation du crash pad est essentielle. Le but du crash pad est d'amortir la chute et d'absorber le choc. Les mousses traditionnelles permettent un amortissement d'assez bonne qualité, cependant elles ont une réaction de rebond qui transmet une partie de l'impact. Lors d'une chute, en général les pieds viennent frapper le pad qui réagit à ce premier impact, puis les fesses viennent ensuite se poser plus ou moins délicatement sur le pad à un moment ou celui-ci réagit à l'impact des pieds. Les fesses peuvent ainsi subir le rebond de la mousse.
Les mousses visco-élastiques permettent une meilleure absorbtion du choc et le rebond est très nettement diminué. Lors d'une chute, l'utilisation d'un Airpad (Andréa Boldrini) en mousse visco-élastique réduira l'impact sur l'ensemble des articulation et notament sur la région lombaire. {avrpopup type="lightbox" id="lecteur_45"}voir la vidéo{/avrpopup}
Correction technique :
En bloc, préférer la désescalade au saut.
Correction de la préparation physique :
Le travail du gainage ne devra pas se faire au détriment de la liberté d'amplitude et surtout ne pas accroitre le phénomène de tassement de la région lombaire, ou le déséquilibre antéro-postérieur.
Travailler les abdos dans toutes leur amplitude (course interne et externe) et dans tous les modes (concentrique, isométrique, excentrique, éventuellement pliométrique), ne pas oublier de travailler les muscles antagonistes (paravertébraux).
Chaque séance de renforcement sera suivi des étirements ci-dessous.
Maintenir une mobilité optimum de l’ensemble de la musculature évitera de surmener la région lombaire.
Pour cela, les étirements réguliers des muscles :
· {avrpopup type="lightbox" id="lecteur_09"}Abdominaux{/avrpopup}
· {avrpopup type="lightbox" id="lecteur_11"}Grands dorsaux{/avrpopup}
· {avrpopup type="lightbox" id="lecteur_21"}Psoas iliaques{/avrpopup}
· {avrpopup type="lightbox" id="lecteur_22"}Fessiers{/avrpopup}
· {avrpopup type="lightbox" id="lecteur_23"}Quadriceps{/avrpopup}
· {avrpopup type="lightbox" id="lecteur_24"}Ischio jambiers{/avrpopup}
Soins
Quelques séances de kinésithérapie vous permettront de soulager les douleurs, d’apprendre à mieux vous étirer, à mieux comprendre comment fonctionne votre « dos » et donc à mieux gérer vos lombalgies.
L’ostéopathie pourra vous libérer de certaines douleurs rebelles. L’un n’empêche pas l’autre, au contraire elles sont complémentaires.
En cas de Whiplash syndrom, un traitement global suivi de type Mézières/Chaînes musculaires sera à envisager sérieusement. Il s'agira d'un traitement à long terme.