Définition
L’enthésopathie est l’atteinte de la jonction du tendon avec l’os.
Les paratenonites regroupent les atteintes des éléments périphériques du tendon : gaine tendineuse (paratendinite), gaine synoviale (ténosynovite), bourse séreuse (bursite). Seules ces paraténonites sont de vraies atteintes inflammatoires, en corrélation avec la terminologie « ite » des « tendinites ».
Mécanisme lésionnel
Le tendon, son accroche avec l’os (enthèse) et ses éléments périphériques (gaines, bourses séreuses), subissent des contraintes de traction, de frottement, de compression dues à la contraction musculaire et à l’utilisation normale de notre corps.
Au même titre qu’une corde d’escalade s’use même lorsqu’on la sollicite dans des conditions appropriées, le tendon va lui aussi avoir tendance à s’user. Cependant, là où la corde est inerte, le tendon est un tissu vivant qui aura la possibilité de se régénérer tant que sa physiologie ne sera pas perturbée.
Arthroscopie d'un tendon du long biceps pathologique
avec l'aimable autorisation du Dr Laporte
Usure d'un tendon du long biceps vue en arthroscopie (image ©PHFlurin SFA) |
Usure d'une corde d'escalade (image ©Béal) |
Si la charge de contrainte devient supérieure aux capacités de régénération du tissu, alors le système bascule dans la tendinopathie.
Il ne faut pas non plus négliger la possibilité de lésions venant d’un traumatisme extérieur : lors d’une chute par exemple, le tendon peut subir un choc direct contre un élément contondant (un rocher). Ce traumatisme peut léser les structures et perturber l’équilibre de régénération tissulaire et ainsi faire basculer dans la tendinopathie.
Diagnostic
Si la tendinite n’est plus, la triade qui la caractérisait persiste.
- Douleur à l’étirement,
- à la contraction contre résistance,
- et à la palpation.
Les modulations des douleurs à chacun de ces tests orienteront vers l’une ou l’autre des tendinopathies.
Tendinose : douleur importante à l’étirement et à la contraction, moindre à la palpation. Ceci associé à d’éventuels kystes ou nodules sur le corps du tendon.
Enthésopathie : douleur à la contraction et à la palpation. Pas à l’étirement.
Paraténonites : douleur à l’étirement (majorée par le pincement manuel de la gaine), et à la palpation. Pas à la contraction. Ceci associé à d’éventuelles crépitations ressenties à la palpation, ainsi qu’à des douleurs permanentes et insomnisantes, une réaction inflammatoire potentiellement visible (rougeur, chaleur, gonflement), une gêne fonctionnelle dans la vie de tous les jours.
Un examen clinique approprié par un praticien spécialisé pourra être complété par des examens complémentaires comme l’échographie et l’IRM.
Image d'échographie transversale d'un tendon lésé (à gauche) comparativement au tendon sain (à droite)
montrant l'important volume pris par le tendon pathologique.
La bascule vers la pathologie peut être progressive.
En début d’évolution, les signes se manifestent à l’échauffement puis disparaissent lors de la séance.
Leurs persistances au-delà de l’échauffement signent une nette aggravation.
Les tendinopathies sont de véritables lésions des structures fibreuses. A un certain niveau d’évolution certaines atteintes sont irréversibles. La fragilité des tissus peut engendrer jusqu’à une rupture du tendon.
Une prise en charge précoce, dès l’apparition des premières douleurs, favorisera un retour vers la normale.
La négligence des premiers signes favorisera l’évolution vers les atteintes irréversibles et donc l’installation dans la chronicité.
Articles liés :
Soins : Les tendinopathies (prise en charge)
Préparation : Les tendinopathies (prévention)
Références :
BRUCHARD A., DUEE T. : Les lésions tendineuses : conceptualisation et clinique. Profession Kinésithérapeute n°19, 2008.
CHANUSSOT J.C., DANOWSKY R.G. : Traumatologie du sport, Ed. Masson, 5ème éd., Paris, 1999.